Sur les épaules du
Poussin …
« In Vestigiis Poussin », cqfd. « dans les pas de Poussin », ou, sur les épaules d'un géant, cette promenade raisonnera pour les esthètes, les poètes et autres anachorètes mais aussi pour vos yeux, votre cœur et votre esprit. « Follow-me please ». Aile Richelieu, 2ème étage, Salle 14 : Poussin, Le chemin / Poussin, le Romain / Poussin le moderne et l'ancien / Intermède Le Lorrain, quatre saisons, une fin. [Gloria in Arcadia, Sur les épaules du Poussin.pdf]* Poussin, Le Chemin...
« In Vestigiis Poussin », cqfd. « dans les pas de Poussin », ou, sur les épaules d'un géant, cette promenade raisonnera pour les esthètes, les poètes et autres anachorètes mais aussi pour vos yeux, votre cœur et votre esprit. « Follow-me please ». Aile Richelieu, 2ème étage, Salle 14 : Poussin, Le chemin / Poussin, le Romain / Poussin le moderne et l'ancien / Intermède Le Lorrain, quatre saisons, une fin. [Gloria in Arcadia, Sur les épaules du Poussin.pdf]* Poussin, Le Chemin...

Il était une fois Poussin, il était une fois un géant, il était un géant, il est un géant vivant dans les hauteur du Louvre, un géant du musée, un géant des musées, un géant de l'art, un géant latin, notre Nicolas Le Grand, « Peintre des gens d'esprit», « peintre philosophe », « peintre savant », le guide de tant de peintres et naturellement le peintre d'autant de guides. Portés à nouveau par la faconde de
Michel Lhéritier (2), nous
passons à grand pas le portrait de « Jean le Bon »
(1360) en salle 1, ouvrant sur un département de 77 salles tout
autour de la Cour Carrée, salles Daru et Mollien du premier étage
de l'Aile Denon incluses. On trouve des Poussins dans six (3) d'entre
elles. La Rotonde des Saisons à l'angle de l'Aile Sully est parmi
les must des collections nationales. Difficile avant cela de snober
Henri Bellechose et son « Retable de Saint-Denys » (1415)
en salle 3, moins d'éviter la souffrance du Christ de Quarton E.
dans celle d'après ; « Pietà de Villeneuve-les-Avignon ».
Salle 7, Le portrait de « François 1er » (1530) par Jean
Clouet en mode Mona Lisa tout comme « Eva Prima Pandora »,
(c. 1545), par Jean Cousin en mode Fontainebleau, salle 9, impose
néanmoins une génuflexion utile à la maïeutique de l’œuf
Poussin près à apparaître. Les caravagesques français en salle
11, puis la salle Louis XIII complètent aisément un diaporama
express du socle pictural français précédant l'avènement du
maître. De cet ensemble d’œuvres, « La diseuse de bonne aventure
» (1628) du Valentin (1591-1632) convoque facilement l'esthétisme
de la contre-réforme : dramatisation de la représentation,
éclairages clairs-obscurs, fonds monochromes et sombres, réalisme
populaire, faible nombre de personnages représentés, silhouettes
mi-corps. Son « Jugement de Salomon » (4) s'oppose encore mieux à
celui proposé par Poussin en Salle 14. Le travail de Vouet
(1590-1649) est moins différencié ou différentiable malgré sa
formation romaine sous influence caravagesque (1612-1627). L'idée
que Louis XIII et Richelieu impose au tournant de la décennie
1630-1640, une diplomatie du Grand Style explique partiellement ce
constat. Quand la France se projette en Nouvelle Romaine, les anglais
ne se rêvent-ils pas en Nouvel Israël (5)? La France perd alors
Poussin mais remportera néanmoins la bataille des arts.
Poussin, le Romain ...
1924. Poussin a trente ans quand il s'installe à Rome où il meurt quarante printemps plus tard en 1665( 6) . À 71 ans. Son court séjour français de 1640 à 1642 sert de pivot autant à la compréhension de l'œuvre que pour la personnalité de l'artiste. A contre courant de la révolution Caravage (1571-1610) , Le Poussin est un artiste de peu de commandes officielles, financés principalement par quelques collectionneurs particuliers lui laissant une grande liberté dans le traitement des sujets. Sa nature n'est toutefois pas authentiquement romaine ; chênes et bouleaux y règnent davantage qu'oliviers et cyprès, remarque à juste titre Michel Déon (7) de l'Académie Française qui parle de « réel-imaginaire » à propos du maître. Son discours devant l'Académie (2006) sur l'Orphée et Eurydice (c.1650-1653) est un prolongement délicieux à notre Spatiatur in Arcadia. Nous l'écartons dès lors du commentaire tout comme les six œuvres de jeunesse de la salle 13, « Bacchanales », car à ce point du récit, la visite est à peine amorcée. Quoique d'apparence terne et scolaire (8), «L'inspiration du poète» (c. 1629-1630), salle 12, suffit à planter quelques grands principes régissant le travail de l'artiste. Le point de vue facial et centré pour commencer ! Les personnages sont campés dans un cadre sans hors-champs. Les éclairages sont alternés par plan pour animer la scène et la perspective. Le peintre est poète comme Homère et Virgile dont les ouvrages sont représentés au sol (Ilias, Odyssea, Aeneidos). Ses références sont littéraires, historiques, religieuses, savantes, cruciverbiques. Souligner dès lors à l'instar de Michel Lhéritier que « la perfection de la représentation des sandales comme une passion méconnue du génie », permet de se sentir pousser les ailes d'un sourire. L'inspiration du poète est celle du peintre ! Le format (183X213) plus grand que d'habitude justifie son affichage indépendant du reste de la collection. Moquer alors l'identité de l'homme à la lyre sans corde est une astuce carambar pour hâbler des deux qu'il aurait offert pour ses dons et en honneur des neuf filles de Mnémosyne à Orphée, fils de Calliope, debout à la gauche du beau manitou. D'emblée, la trilogie primaire de la couleur des chitons s'additionne aux directives académiques pré-listés. Derrière « L'inspiration du poète », salle 13, « Echo et Narcisse » (9) (c. 1630), facilement reconnaissables à l'étang et au rocher qui structurent le décor, sont une preuve supplémentaire à la poétique antique du maestro et son intermédiation divinatoire qui suggère l'idée d'une lamentation christique adoucie par les Métamorphoses. L'eau comme le ciel font œuvre de providence. « Avec Poussin et pour les classiques, le tragique est suggéré mais jamais imposé » conclut le guide.
Poussin, l'art divin …

L'art de Poussin, plus divin que religieux est une interprétation du titre de l'exposition 2015 « Poussin et Dieu » (10). La formule conditionne une articulation solide des exégèses, des mythes grecs et de l'histoire romaine. Chaque œuvre est un poème ou mériterait de le devenir. Chaque œuvre a sa citation littéraire. Certaines sont des tubes, d'autres sont des odes, les 4 Saisons sont l'hymne. On se sent facilement débordé à l'abord de tant d'heures faîtes or. Michel Lhéritier, descendant d'Hercule Gaulois, y va un par un après avoir éliminé le seul des 16 qui n'est pas de Poussin mais du Le Brun Lyonnais, Thomas Blanchet (11), un « Moïse sauvé des Eaux ». Récemment démasqué (1985), on reconnaît néanmoins facilement l'entourloupe au regard de la version poussinnienne (1638) léguée par Le Nôtre en 1693 (12). Trois modèles existent du même scénario. Celui de la National Gallery of Art est le plus achevé. Là où est Moïse, Le Poussin tient son chevalet. Après la figuration humaine du Nil et l'identification de la fille pharaon, la difficulté est de repérer Myriam la sœur proposant les services de sa mère Jacobed pour nourrice. Reste quatorze toiles. Cinq sont antérieures à son séjour parisien, neuf postérieures. « Et in Arcadia Ego » (1638) aimante logiquement notre attention. «Admirez la gamme des sandales romaines», pouvez-vous alors affirmer, façon « Block and Bridge » (13); détourner l'attention pour mieux la canaliser sur la question du nombre de personnages visibles dans le tableau, est une technique en vogue. A considérer que la femme incarne la Beauté représentative de l'Arcadie et l'ombre en forme de faux du bras du berger agenouillé, la mort … « Moi aussi, j'ai été en Arcadie », cela fait cinq. « Le plus bel exemple de la pensée en peinture » dit Jean-Louis Vieillard-Baron (14); de l'invisible en peinture aussi.

Poussin, le moderne et
l'ancien ...
Présenter Le Poussin
comme une Bible partagé en deux testaments par son séjour parisien
relève de la simplification même si à la quarantaine passée,
parler de maturité rime machinalement avec sérénité. L'affichage
de la salle favorise d'ailleurs ce raccourci consistant à rapporter
les œuvres inspirées par la geste romaine et Les Évangiles, aux
œuvres de jeunesse et les œuvres relatives à L'Ancien Testament à
des travaux post-cinquantaine. La réalité est naturellement plus
complexe mais l'énoncer ainsi, favorise autant la vulgarisation que
le propos à suivre sur « La rencontre d'Eliezer et Rebecca »,
la Chaldéenne (Genèse, 24), peint en 1648. A l'instar du « Christ
et la femme adultère », de « La mort de Saphire »
ou encore du « Jugement de Salomon », la géométrie
interne de la composition justifie la revendication des origines
françaises du cubisme. Les quatorze figures intégrées à la manière
d'une frise dans un paysage d'architecture, contrastent par la courbe
des corps et des cruches, avec les différents plans verticaux et
horizontaux, le tout ordonné selon la règle des trois-tiers et le
jeu de multiplication de la sphère comme autant de symboles dédiés
à la grâce, la fertilité, la providence, la vertu.
Quant aux
origine des trois monothéismes, elles passent par ce puits de Nahor ou
Nachor en Mésopotamie. Eliézer, intendant d'Abraham y est missionné
pour trouver une épouse à son fils Isaac. Rebecca, en bleu cobalt
parmi douze autres femmes imaginées par Poussin est la plus avenante
auprès du voyageur et de ses bestiaux. La lecture typologique du
Livre y perçoit une préfiguration de l'Annonciation. « Mais où
sont les chameaux ? » glosent certains dès 1668 aux conférences
mensuelles de l'Académie à Paris. Le texte parle bel et bien de dix bêtes. Paulo Véronèse en représente cinq dans sa version
versaillaise ! Le Brun monte au créneau répétant comme Poussin à
ses ouailles : « Lisez l’histoire et le tableau ! ». C'est la
querelle des chameaux (15) ou du naturalisme qui se confond avec celle
du colorie, Félibien et Roger de Pil, Anciens et Modernes. Au cœur
: la vérité en peinture ! De l'ordre de l'interprétation pour
Le Brun, elle tient davantage de la transcription pour Champaigne qui
défend un lien ontologique entre l'image et l'original. « Le
Christ est l'image du père », et, le défaut de vérité
entraîne un défaut de beauté. Pour Le Brun pas de chameaux, pas de
lézards ! Les trois règles académiques sont respectées : mise en
scène de l'action principale, distribution des figures en groupes,
expressions des passions. Poussin est donc d'abord moderne avant de
devenir ancien, détrôné par Rubens, dès la fin du siècle. Trop de figurations et d'intellectualisation lasse et limite la créativité des
nouvelles générations sans découdre néanmoins de l'idée
platonicienne du modèle poétique et verbal de la peinture qui sera
contredit au XXème par le modèle pictique cher à Soulages, non
verbal. La peinture ne raconte pas, ne délivre pas de message. «
Arcadia mortuus est ».
![]() |
P. Véronèse, Eliézer Rebecca, c.1550, Versailles |
Intermède le Lorrain, 4
saisons, 1 fin

La lumière et les cadres jumeaux plus que les sujets réunissent finalement ces visions d'un port improbable bordé par une copie du Capitole romain et la zone du Forum anciennement dénommé « Campo Vaccino ». Il manque deux travées à l'arc de Septime Sévère mais on reconnaît grosso modo les lieux ; la ruine du Colisée apparaît dans le fond aux plus observateurs. Pas de chameaux en vue ! Le sujet n'a certes rien de sacré mais il est clair que l'histoire comme la mythologie est un prétexte pour peindre la lumière. Voyez « L'arrivée de Cléopâtre à Tarse » en Cilicie. Anatolie méridionale. C'est l'instant de la première rencontre avec Marc-Antoine légèrement détaché de la vingtaine de figurines témoins mais surtout celle du soleil et de la mer en parallèle, du jour et de la nuit, qui annonce Watteau, subjugue Turner et fixe définitivement l'Arcadie à Paris.
Et bientôt, vous pourrez
dire « Et in Louvre Ego » ; une fois vu les fameuses
4 Saisons du Poussin en situation dans leur rotonde de la salle 16.
Parler d'écrin est exagéré même si le quadriptyque réalisé par
Poussin sur la fin, enchanterait n'importe quel espace. La
bibliographie du chef-d’œuvre est monumentale mais toute
l'autorité du succès de sa présentation repose avant sa
rationalisation sur la démythification d'un détail tel que l'image
du « Dieu à la moto » en place de l'image du créateur allongé à
plat ventre sur un nuage du Paradis Terrestre, plaisante Michel
Lhéritier. Dieu ! Le procédé est simiesque mais la comparaison
avec le de Dieu de Michel-Ange _ La Création d'Adam (1508-1512),
Chapelle-Sixtine _ est, en plus d'être osée et amusante, une
branche solide à laquelle se raccrocher. Dit cela, la dynamique
consiste à regrouper les œuvres par paire ! "Le Printemps" combine
avec "L'Automne" pour s'attacher à des couples de personnages quand "L’Été" et "L'Hiver" montre davantage des groupes de figures. Les
saisons sont les grands épisodes du Livre mais aussi de la journée
et de la vie. La voie des songes et correspondances est libre. De la
parabole du raisin à celle de la grenade, symbole de l’Église
rhizome, l'interprétation est libre pour faire remarquer dans chaque
visuel la perspective chaque fois plus massive d'une montagne à
l'exception du tableau de l'hiver ou celle-ci devient le scénario d'un gros plan
final, par exemple. Rideaux!
© Philippe Maurice
Notes : * Préférez la version au format pdf
1 – Gloria. Le terme
latin peut s'apparenter à l'idée de promenade en plus de celle de
gloire. Il évoque l'idée de « glorieta » espagnole qui
correspond à la forme ronde d'une place sur laquelle débouche
différentes voies. « Adventum in Arcadia » ou
« Acardiae Placent » sont deux autres alternatives
imaginées.
2 – Visite guidée #4 :
« Best of Longhi, Besto of Italie »
3 – Les salles dédiées
exclusivement à N. Poussin sont la 13, 14 et 16. Qlqs. Œuvres
complètent la collection en salle 19 : « Le Temps
soustrait la Vérité aux atteintes de l'Envie et de la Discorde »,
« Saint François-Xavier rappelant à la vie la fille d'un habitant
de Cangoxima au Japon ». La salle 18 est celle du tableau du
mois. Il sont souvent deux. La 19 est celle des « Grands
tableaux d'autels du XVIIème » : Bourdon, Coypel,
Dorigny, La Hyre, Le Brun, Le Sueur, Vouet (16 œuvres). Sur la liste
des œuvres de l'artiste réalisée par Wikipédia, de nombreuses
attribuées au Louvre n'y sont pas nécessairement présentées à
l'hiver 2015-2016.
4 – Jugement de
Salomon : Devant reconnaître la mère d'un enfant que deux
femmes se disputaient, le roi Salomon ordonna de le couper en deux et
d'en donner la moitié à chacune. Salomon vit ainsi en celle qui y
renonça la vraie mère.
5 – Bernard Cottret,
Cromwell, Ed. Fayard 1992, p. 88 : « A tes tentes,
Israël », la phrase se trouve dans la Bible, au second livre
des Chroniques (Ch. II, 10 , 16). Ce cri de guerre marque la
rupture entre le roi Roboam, et le peuple, prélude à la séparation
des royaumes de Juda au nord et d'Israël au sud […] derrière la
fracture entre Israël et Juda, comment ne pas lire en filigrane le
malheureux conflit entre l'Angleterre et de l'Ecosse ? »
6 – Nicolas Poussin
découvre l'Italie dès ses 23 ans plus exactement. Toutes les
biographies reportent en effet un premier voyage en Italie entre 1617
et 1619, stoppé à Florence.
7 - Nicolas Poussin et
Orphée, par Michel Déon, de l’Académie française, 25/10/2006 :
http://www.canalacademie.com/ida1122-Nicolas-Poussin-et-Orphee-par-Michel-Deon-de-l-Academie-francaise.html.
Le sujet est tiré des Métamorphoses d'Ovide : Eurydice vient d'être
mordue par un serpent, le jour même de ses noces avec Orphée.
Celui-ci joue de la lyre sans s'apercevoir de cet accident qui
provoquera la mort d'Eurydice...
8 – N. Poussin,
« L'inspiration du poète » correspond pour plusieurs
génération à la couverture du manuel de littérature au collège,
Lagarde & Michard, 2003. Le jeune homme de droite écrivant sous
l'inspiration d'Apollon est peut-être Virgile.
9 – N. Poussin, « Écho
et Narcisse » c. 1630. 74x100 cm. : Le sujet inspiré des
Métamorphoses d'Ovide montre Narcisse, couché au bord de la
fontaine, mourant en donnant naissance à la fleur qui porte son
nom. A l'arrière-plan, la nymphe Écho, délaissée par son amant,
se transforme en rocher et renverra les sons qui la frappent.
10 - Exposition Poussin
et Dieu: 30 mars – 29 juin 2015, Catalogue sous dir. Nicolas
Milovanovic et Mickaël Szanto, Louvre Editions 2015.
11 – Thomas Blanchet, «
Moïse sauvé des eaux ». vers 1655. Le Cabinet des dessins du
Louvre possède un dessin signé Thomas Blanchet qui a permis de lui
restituer ce tableau entré au Louvre en 1985.
12 – André Le Nôtre
(1613-1700), jardinier émérite du Palais de Versailles était aussi
un grand collectionneur d'art.
13 – Cf.
http://www.franceinter.fr/emission-ledito-politique-block-and-bridge,
05 fév. 2016, 7/9 France Inter 05/02/2016, Edito Thomas Legrand. Cf.
«Et pourquoi pas établir la boite de camembert neutre ! » N.
Sarkozy
14 - Jean-Louis
Vieillard-Baron, « Et in Arcadia Ego – Poussin ou
l’immortalité du Beau », Hermann Éditeurs, 2010

15 – Catherine Guegan,
« La peinture française du XVII », Conférences automne 1994.
http://www.cineclubdecaen.com/peinture/analyse/france17.htm (Résumé)
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